Grenier de Thorondor
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Grenier de Thorondor

chhhhut faut pas reveiller les Méchants !
 
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 Arclanion

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Nayla
Chef Bulle
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MessageSujet: Arclanion   Arclanion EmptyDim 8 Jan - 2:57

CHAPITRE PREMIER


Il est dit dans les écrits,
que la première expérience
est toujours la plus enrichissante …


Cet après-midi là, je rentrais de l’école plus tôt que prévu. Les druides m’avaient autorisé à sortir en avance car aujourd’hui était un grand jour pour moi. En effet, il y avait exactement 12 années solaires que j’avais vu le jour, et cela signifiait que je devrais ce soir subir le rituel du Passage. Sans vraiment appréhender ce moment, je savais que j’allais devoir faire des efforts. Je profitais donc de la chaleur réconfortante qu’offrait le soleil en cette fin ce saison. Comme tous les enfants nés pour être Mage, mes parents avaient entendu les Astres et m’avaient conçu pour que je vois le jour à la fin du printemps, saison de la Renaissance de toute chose, où les flux de magie sont les plus puissants, apportés par la nature qui s’éveille. Sans vraiment m’être posé la question, j’étais plutôt content d’être né pour exercer la Pensée. De toute façon, je n’avais pas le choix, alors à quoi bon décider par moi-même d’une autre voix qui aurait pu mieux me satisfaire. C’est vrai, j’avais toujours eu envie d’en connaître plus sur les secrets de la Pensée. Cet art qui permet à celui qui le maîtrise d’influencer considérablement son esprit, et surtout celui des autres hommes. On dit que les plus puissants des mages réussissaient même à se faire entendre des animaux, et pouvaient alors communiquer avec eux et s’en faire des alliés totalement dévoués à leur cause. C’est ainsi que nos ancêtres avaient pu gagner la Grande Guerre. Ils avaient ainsi « dompté » une véritable armée de centaures, de Trolls, de Dragons, et avaient vaincu les lignes ennemies avec autant de facilité qu’un couteau plonge dans du beurre fondu. J’allais devenir un représentant de mon peuple, c’était certain. Peu d’enfants, disait-on, avaient reçu autant de présages positifs le jour de leur naissance. Je serai peut-être le nouveau Mage qui saurait dominer les animaux, cette guilde de magiciens qui avait disparu depuis des générations. Un terrible secret pesait sur leur histoire, qui avait provoqué la mort du dernier des mages, Thorion, le plus puissant et le plus sage de tous, qui, disait-on, avait décidé lui-même de mettre fin à ses jours, pour ne jamais dévoiler le secret, mort avec lui. Depuis, plus aucun enfant n’avait vu le jour à la fin du printemps, pour que d’aucun ne puisse redevenir un Mage Sacré.
Et puis j’étais né, moi, enfant maigrelet sans aucun don particulier, mis à part cette tendance à n’avoir aucun rêve la nuit Depuis toujours, j’allais à l’école des maîtres-druides où j’apprenais à écrire, à lire, et rien de plus que les autres. J’avais d’ailleurs toujours été accepté comme un enfant « normal », et cela m’avait bien aidé. Mes parents avaient souvent redouté que je sois exclu par les autres à cause de ma naissance mais, grâce à l’aide apportée par les druides et le Mage du village, je m’étais parfaitement intégré. Le Mage du village, Laendar, était connu dans la région pour sa sagesse et c’était le plus grand des honneurs pour notre village d’être représenté par un Mage tel que lui. Je n’avais eu que très peu de contact avec cet homme, et je ne savais pourquoi, mais je me doutais que ce n’était pas uniquement le fruit du hasard. Il était intervenu, d’après mes parents, le jour de ma naissance mais je ne savais rien de ce qu’il avait alors fait. Je me disais que c’était sans doute un rituel que les Mages accomplissaient entre eux, mais ce n’était peut-être là que pure divagation de mon esprit.
Je rentrai donc chez moi, insouciant, ne pensant qu’à l’instant présent, et refusant de tenter d’imaginer ce qui m’attendait ce soir. Je décidai de m’arrêter quelques minutes sur le banc de pierre, en face du petit lac que je devais contourner pour rentrer chez moi. Je pris quelques cailloux dans ma main et les jetai les uns après les autres dans l’étendu d’eau, qui reflétait le soleil éblouissant de la fin d’après-midi. Leur contact avait la surface fluide provoquait de petites vaguelettes en rond qui avaient toujours eues le don de me détendre.
C’est alors que survint l’impensable, l’inimaginable. J’étais seul, sous l’ombre des arbres, assis sur mon banc de pierre, lorsque j’entendis, non…je perçus une présence derrière moi. Le plus bizarre, fût le fait d’avoir ressenti cet être plutôt que de l’entendre. Il n’avait fait craquer aucune branche, aucune feuille morte, et s’était approché de moi. Je m’étais alors retourné presque instinctivement et l’avait vu. Il n’en était encore qu’au début de sa croissance mais m’inspira une telle frayeur que ma tête se mit à tourner, en même temps que le sol. Tout petit et si impressionnant, si majestueux et si terrible. Il se tenait devant moi, sans plus bouger aucun de ses petits membres. Ce n’était encore qu’un bébé, bien sûr, mais le simple fait qu’il puisse exister me glaça d’effroi. Il était l’emblème des Mages Sacrés et il aurait dû disparaître en même temps que le dernier d’entre eux. D’ailleurs il avait disparu, plus personne n’en avait aperçu ni n’en avait entendu parler depuis des siècles. Et cela était entré dans les mœurs qu’il était lié aux Mages Sacrés, sans que personne ne pût jamais le prouver. Je ne pouvais plus bouger tant mes muscles étaient tendus, paralysés. Alors, il fit le premier pas. Sans grognement aucun, il recommença à s’approcher, doucement. Je ne percevais en lui aucun signe de menace. Oui, je percevais, je sentais sa présence, ses humeurs même. J’étais pratiquement en lien direct avec son esprit qui m’était grand ouvert. J’étais abasourdi par cette nouvelle « impression » que je découvrais. Jamais je n’en avais entendu parler. Quelque chose de totalement nouveau venait de me percuter et j’en étais tout bouleversé. Alors, presque instinctivement encore, je tentai une « approche de son esprit ». Ce terme me parut si ridicule d’abord que je faillis tout abandonné dès l’instant. Pourtant, quand j’essayai, cela me parut tellement naturel que le doute s’effaça en moi. Je cherche une prise, comme un grimpeur sur une falaise bien connue, je découvrais une interstice dans l’air qui entourait l’être. Je m’y agrippai, et la tiraillai dans tous les sens. Bien sûr, ces termes ne sont en aucun point exact car ces actions n’étaient que ressenties « psychiquement » ou mentalement et en aucun point physique. Cela ne me faisait pas mal mais je sentais intérieurement l’énergie me quitter. Quand j’eus assuré ma prise, je me « glissais » dans l’esprit de l’être et découvris un monde nouveau, complètement inconnu. J’arrivais à percevoir ses sentiments, ces émotions, je lisais en lui comme dans un livre ouvert. C’était un flot incessant, une accumulation de millier de particules qui fourmillaient entre elles. Aucune couleur descriptible ne dominait, c’était plutôt de lumière dont on pouvait parler, diffuse et douce, mais si claire qu’il n’en résultait l’absence complète de trace d’ombre. Une nature indomptable s’y développait, grandissant mourant sur l’instant, si sauvage et dense que s’y retrouver tenait du miracle. Or ce jour était un jour particulier...et le miracle fût au rendez-vous. Avec une facilité déconcertante, je commençai à maîtriser ce flot, je m’y retrouvai comme si je l’avais toujours connu, et, au contraire d’être déstabilisé par cette sensation, j’en étais réconfortai, car au fond de moi, je l’avais toujours connue. Je ressentais toutes les particules composant cette vague, et j’étais à l’aise, j’étais maître dans son cerveau. Mais son esprit se ferma aussi tôt et je sentis la colère monter en lui, ponctuée par un début de grognement. Je pris peur et, les yeux écarquillés de terreur, je partis en courant en direction de ma maison. Je détalai sans me retourner, jusqu’au moment où il devint clair qu’il n’avait pas tenté de me poursuivre. La respiration saccadée, j’haletais, et ne trouvais rien de mieux à faire que de m’arrêter, m’asseyant par terre. J’étais épuisé, vidé de toute substance. Ce n’était pas uniquement ma course folle qui m’avait provoqué cela, j’en étais persuadé. J’avais aussi perdu une grande part de mon énergie durant le contact avec son esprit, comme je l’avais pressenti. Cette assurance me fit douter. Comment pouvais-je en être certain ? Quelle expérience avais-je en ce domaine ? Moi ? Mais, aussi bizarrement que cela puisse paraître, le doute n’avait pas lieu dans mon esprit, et j’étais on ne peut plus persuadé de ce que j’avançais. Je pris alors quelques minutes pour prendre de grandes inspirations, puis, me sentant calmé, je repris le chemin de chez moi. Tout en marchant, je me pris à penser à ce que je venais de vivre : Quelque chose d’unique et d’incroyable. Quelque chose que sûrement personne n’avait connu depuis des siècles, si quelqu’un l’avait un jour connu. J’avais réussi à pénétrer dans l’esprit d’un animal ! Tout bonnement extraordinaire. Un seul mot s’imposait actuellement à mon esprit, et même en essayant de le refouler, il revenait, plus fort et plus persuasif : « Mage Sacré ». Je ne pouvais parler à personne de mon expérience, on m’aurait traité d’hérétique, ou mieux encore, on me penserait perdu et Dieu sait ce qu’on me ferait. Non, je devais garder cela pour moi, pour moi seul, même si cela allait être un lourd fardeau. Peut-être avec le temps, trouverai-je une personne à qui me confier, et surtout qui me prendrait au sérieux. Un cri me sortit de mes pensées. Ma mère, sur le bord de la porte m’appelait :
« - Arclan ! Arclanion !! Viens un peu par ici ! Tu en as mis du temps dis-donc. Qu’est ce que tu es allé faire ?
-Juste profiter un peu du soleil, maman. T’en fais pas !
-Mouais, j’accepte, fit-elle en une moue exagérée, allé rentre-donc te préparer. Ce soir est un grand soir Arclanion, tu le sais. Tu te dois d’être présentable »
Mon père sortit alors la tête par la fenêtre de la cuisine :
« - Chérie ! Viens voir s’il te plaît, j’ai besoin de ton avis. Et par contre, euh…il faudrait que le petit reste de dehors. »
Il avait légèrement accentué le mot petit tout en me regardant, moqueur, puis m’avait fait un clin d’œil et avait rentré la tête. Ma mère leva les yeux au ciel en un fin sourire. Elle s’amusait toujours à regarder mon père redevenir enfant lors de certains évènements.
« - Attends un peu là Arclan. Quand je te dirai, tu pourras monter te préparer .»
Puis elle entra à son tour dans la maison et referma la porte d’entrée. Je restai donc sur le pallier. J’avais dû me remettre de mon expérience car mes parents n’avaient apparemment rien remarqué…ou bien alors c’est qu’ils étaient trop préoccupés par autre chose, mon Passage sûrement, c’est toujours un événement pour les parents de voir leur enfant passer le rituel. Sûrement qu’il y avait une raison, mais je n’ai jamais compris cette manie. Pour moi le Passage n’était rien d’autre qu’une date plus ou moins importante. Je n’y accordais guère d’importance car je ne connaissait pas sa signification. Les maîtres-druides l’avaient évoqué rapidement, disant que cette tradition prenait racine dans la nuit des temps, et que bien que certains écrits là définissent comme une fête religieuse, plusieurs autres contredisaient ces dires, affirmant que c’était juste une manière que les gens avaient trouvé pour se réunir. Cette dernière raison était la plus populaires car peu de gens de nos jours étaient religieux. Cette croyance se transformait peu à peu en conte pour enfant, même si, disait-on, elle avait été très populaires il y a longtemps. Elle se définissait par la croyance en la Dame Créatrice, mère de toute chose et de tout être, tissant le destin des âmes mais ne se préoccupant en rien du corps et de l’aspect physique. C’est pour cela qu’elle avait été très rapidement contredite. Si la Dame Créatrice, ou Nerland comme on l’appelait avait créé toute chose ne se préoccupant que de l’âme, pourquoi les arbres avaient-ils cette forme, et pourquoi les animaux avait un corps et des plumes ou des poils, ou des écailles, de même pour les hommes et toutes les choses que l’on pouvait voir ou toucher. Qui les avaient créé ? Car bien entendu, les arbres ne possédaient aucune âme, et les animaux n’étaient pas considérés comme des êtres à part entière. Toutes ces contradictions vinrent à bout de cette croyance qui disparut lentement au cours des siècles. Il demeurait tout de même des croyants dans le Monde .
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MessageSujet: Re: Arclanion   Arclanion EmptyDim 8 Jan - 2:58

Tout perdu dans mes pensées que j’étais, je décidai de m’asseoir contre le mur de la maison chauffé par le soleil, en attendant que ma mère vienne me chercher. Je m’adossai donc et vis alors un oiseau se poser à quelques mètres de moi. Je fus de suite tenté. Si cela avait marché une fois, cela le pouvait deux fois…après tout, que risquais-je ? Mais je ne savais comment faire. Cela avait été si naturel tout à l’heure, j’avais été comme « appelé ». Mais là, c’était différent, je n’avais aucun point de départ, aucune base, je ne savais par où commencer. L’exemple du grimpeur me revint à l’esprit, et je me dis qu’il me manquait ici une chose : le sol. Je décidai de visualiser l’oiseau, un petit moineau, dans mon esprit. Je fermai les yeux…rien…je réussissais à voir l’oiseau mais cela ne m’avançait à rien. Je ne retrouvais aucune des impressions que j’avais ressenti quelques minutes plus tôt. Peut-être était-ce juste un rêve. C’était tout à fait possible d’ailleurs, je m’étais peut-être endormi sur le banc et avais rêvé tout ce qui m’était arrivé. Même si je n’avais jamais eu de rêve auparavant , il aurait bien fallu commencer un jour, et comme je n’étais pas du tout habitué, cela m’avait peut-être paru réel alors que cela ne l’était pas. Je commençai de plus en plus à me convaincre, à me dire que rien de tout cela n’était arrivé, que j’avais tout inventé, et je me sentais plus rassuré.
Arrête ça tout de suite ! Ce n’était pas un rêve ! Ce n’était pas un rêve !
Je sursautai. J’avais bel et bien entendu une voix, une voix nasillarde, qui résonnait encore dans mon esprit. Comment était-ce possible ? Encore un mystère à éclaircir. J’étais tout retourné par cet intervention, qui m’avait fait l’effet d’une décharge électrique. Avais-je encore rêvé ou bien…
« - Eh dis ! Tu réponds quand on te parle ! »
Ma mère m’avait rejoins sur le pallier.
« - Ca fait deux minutes que je t’appelle en te disant que tu peux monter. Qu’est ce qui t’arrive, ça ne va pas ? »
Je devais avoir l’air encore sous le choc car l’expression de ma mère se fit soucieuse. Je ne voulais surtout pas qu’elle se doute de quelque chose.
« - Si si, ça va très bien…c’est juste que, tu connais ma peur des araignées, alors quand j’en ai vu une monter sur ma main, j’ai eu un peu peur. Mais c’est rien t’en fais pas, ça va aller… »
Tout en parlant, j’étais entré dans la maison, et j’avais gravis les marches de bois quatre à quatre, prétextant une envie pressante d’aller me laver. Je fermai derrière moi la porte de la salle d’eau et, tout en faisant chauffer de l’eau sur la plaque maintenue à haute température par le feu, je me demandai ce qui m’arrivait. Tant de choses s’étaient succédées en si peu de temps. J’en étais tout retourné. Fallait-il que je m’attende à d’autres surprises ce soir là ? J’en avais pourtant assez vu, et depuis l’intervention de la voix dans mon esprit, je redoutais la prochaine, tellement la dernière m’avait pris au dépourvu.
Je remplis la cuvette d’eau chaude et m’y glissai une fois déshabillé. Je me résignai à penser uniquement au moment présent comme je savais si bien le faire, puisque, quoi que je fasse, cela ne changerai rien. Je profitai de la détente que me procurai mon bain, me calmant entièrement, et toutes les tensions accumulées semblèrent me quitter. J’étais à nouveau moi-même.



Je sortis de la salle de bain, frais, et m’apprêtais à aller me vêtir correctement comme on me l’avait conseillé. J’avais pris le temps de choisir soigneusement mes habits, puis de les parfumer. Tant de petits gestes habituels pour oublier un peu les mystères de la journée. Mais cela ne marchait pas, je n’arrivais qu’à m’asseoir tout à coup, au bord de mon lit, torse nu, et à me poser sans cesse les mêmes questions. La voix qui résonnait encore dans mon esprit, la présence de l’animal, le contact avec son esprit. Tant et tant de mystères tellement extraordinaires qu’ils en devenaient effrayants. Mais, en même temps, je sentais naître en moi le désir farouche de découvrir la vérité, de connaître le pourquoi de ce qui m’arrivait. Un volonté telle que rien ne semblait la faire trembler, elle grandissait, s’imposait dans mon esprit comme la chose la plus évidente qui me soit jamais arrivée. Découvrir l’origine de ces mystères, leur signification, leur sens, et surtout, leur rapport avec moi. Je savais depuis longtemps que j’étais un enfant « particulier » de par ma naissance. Mais en quoi étais-je si particulier, qu’avais-je de différent des autres garçons. A part cette absence de rêves, rien ne me différenciait d’eux. Je n’avais aucun don, aucunes visions, aucun pouvoir…j’étais normal, tout ce qu’il y a de plus normal. Mais je sentais que, aujourd’hui, s’était déroulé un événement crucial dans mon existence, dont je me souviendrai toute ma vie et qui engendrerait bien des histoires.
« - Qu’est-ce que tu fais encore là-haut Arclan ! Veux-tu bien descendre tout de suite !
- Euh…oui oui…j’arrive »
J’enfilai en vitesse mon dernier habit, puis dévalai l’escalier, manquant de justesse de sauter une marche qui aurait pu m’être fatale. J’arrivai devant la porte de la cuisine, respirai un grand coup, et entrai. Une vision paradisiaque s’offrit alors à moi. Mes parents avaient entièrement re-décoré la pièce et de longues banderoles de tissus de toutes les couleurs parcouraient les murs et le plafonds. Aux fenêtres avaient été placés des rideaux filtrant une lumière douce qui répandait dans la pièce une atmosphère apaisante. Des fleurs trônaient dans des vases sur tous les meubles de la salle et, la table était envahi de nourriture abondante et appétissante. Je me dis tout à coup que tous ces plats ne pouvaient que trop satisfaire trois personnes, c’est ainsi que je me mis à me demander si d’autres invités n’étaient pas prévus pour le dîner. Mes parents avaient l’air ravis de cet effet de surprise et souriaient autant que leur bouche le leur permettait. J’avais donc dû avoir la réaction à laquelle ils s’attendaient, et cela ne fît que renforcer ma joie. Cette soirée s’annonçait finalement très bien, pleine de bonne humeur. On frappa alors sept fois à la porte, et le sourire de ma mère se crispa. Je pensai que c’était sous le coup de la surprise car on avait frappé assez fort sur la porte en bois, ce qui avait fait résonner les coups dans toutes la maisons. J’avais l’impression qu’elle avait compté avec grande attention le nombre de coups, et, c’est seulement au septième qu’elle s’était raidie. Elle ne se décrispa d’ailleurs pas lorsqu’elle partit pour ouvrir la porte. Je tournai alors les yeux vers mon père et vit qu’il était lui aussi soucieux. Ma joie s’en vit assombrie elle aussi car…eh bien…
Laendar venait de faire son entrée dans la maison. Je n’en revenais pas, jamais le mage du village ne rendait visite aux villageois. Certains venaient parfois le consulter mais il était la plupart du temps en ermitage, loin, au fin fond de la forêt d’Ilandis. On raconte qu’il y pratiquait toutes sortes d’expériences mais tout ceci n’était sans doute que des ragots rapportés par des gens en qui personne n’avait vraiment confiance. Le mystère restait donc entier…encore un.
Ma mère avait pâlis lorsque le battant s’était ouvert sur Laendar. Je ne comprenais pas pourquoi, la visite de ce mage était le plus grand des honneurs pour notre demeure. Je le vis alors entrer dans la cuisine. C’était un homme qui ne paraissait pas très âgés, comme tous les mages d’ailleurs, mais je lui donner bien une soixantaine d’années solaires. Il parcourut la pièce du regard avec un petit sourire en coin, puis pointa ses yeux dans les miens. J’y vis une infinie sagesse, et tellement de douceur que cela déteignit sur moi. Je me sentis tout à coup plus léger, plus heureux, et fier d’être ce que j’étais. La vie m’apparut moins morne, douce et agréable, comme un fleuve d’eau claire qu’aucun remous ne vient troubler. Sans me demander pourquoi cette impression, j’en profitais au maximum, prenant plaisir à regarder le décor autour de moi. Tout m’apparaissait plus beau, plus appétissant. Laendar me fît un clin d’œil, qui marqua pour moi le retour à la terre ferme, tout en douceur. Je garderai toujours de ce regard un sentiment de bonheur pareil à nul autre. Ce mage me sembla alors vraiment sympathique, avec son petit sourire et sa longue cape rouge sombre qui le recouvrait des épaules aux pieds. Je fus pris d’une affection si grande et si inattendue, que je me mis à rire doucement, les yeux mouillés de larmes.
Je me décidai enfin à revenir à la réalité, et je vis que le mage avait commencé une discussion avec mon père. Celui-ci parlait avec crainte et tentait de convaincre Laendar mais on voyait clairement qu’il était en terrain défavorable. Ce dernier lui répondait, de sa voix grave et douce, par la négative, à chaque vaine tentative de mon père. Je ne pus saisir le sujet de la discussion car, au moment où je sortais de ma léthargie et m’apprêtais à tendre l’oreille, ma mère m’avait embarquer par les épaules direction le jardin pour aller admirer ses nouvelles plantations. Il était inutile de résister, je le savais, de plus, je ne voulais pas entrer en conflit avec ma mère, pas maintenant, mais je gardais les yeux fixer sur les deux hommes alors que mon corps se trouvait embarqué en sens inverse. Jusqu’au moment où je ne pus plus garder la tête tournée, je me résignai alors à suivre ma mère pour la féliciter de la rapide pousse des nouveaux géraniums. Depuis le temps, j’avais appris à être convaincant lorsque ma mère voulait que je la félicite. Mais là n’est pas le sujet. Alors que je me penchais au-dessus d’une des plantes, mon père sortis de la maison et se dirigea vers ma mère. Il avait les épaules abaissées et le regard triste, quand il la regarda dans les yeux, secouant la tête, dans un signe de désapprobation. Je vis que cette dernière faillit fondre en larme mais se retint, sûrement de par ma présence.
Je ne comprenais bien sûr pas ce qui se passait. Tout allait d’ailleurs de travers car, le plus grand honneur qu’un homme pouvait faire à un villageois venait de gâcher une soirée qui s’annonçait pour tout le monde joyeuse. Quel événement avait pu donner lieu à cette montée de tristesse chez mes parents ? Etait-ce lié au mage ? Cela en avait tout l’air… A moi ? On pouvait le penser, même s’il y avait une multitude d’autres raisons qui auraient pu expliquer ce brusque changement d’attitude. Alors je me rendis compte que je m’étais retrouvé tout seul, dehors, à tergiverser sur le pourquoi du comment. En tendant un peu l’oreille, je pus discerner un semblant de discussion. Je me rapprochais alors de la porte d’entrée et collais mon visage contre le bois, de manière à ce que je puisse entendre ce qui se disait à l’intérieur. Je reconnus la voix de mon père, puis de petits gémissements de la part de ma mère. Cela m’attrista énormément, de la voir dans cet état, assez triste pour pleurer. Puis je devinais, au timbre chaud et grave, que la troisième voix appartenait à Laendar :
« -Malheureusement pour vous, je me vois dans l’obligation absolu de le faire. Les astres eux-mêmes en ont décidé ainsi et d’aucun ne peut se permettre de les contrarier, serait-ce Thorion lui-même. Alors, le mieux pour vous et de vous y résigner, de relever la tête, et de vous dire que votre fils sera peut-être le prochain prodige, le nouveau Mage Sacré qui réveillera des puissances jusque là endormie.
-Nous en sommes bien conscient, mais nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi il est si important de retrouver cette puissance perdue…nous ne sommes tout de même pas en tant de guerre que je sache et … »
Laendar avait lever la main, pour couper mon père dans son discours. Ce dernier s’était d’ailleurs arrêté dès l’instant où le Mage avait esquissé un geste.
« -Mais mon cher Roadir, le problème est bien là : Vous ne savez pas tout ! »
Sur ces dernières paroles, la porte s’ouvrit à la volée, laissant place à un Mage qui me regarda dans le fond des yeux, une nouvelle fois.
« -Il te faudra perdre cette habitude mon garçon »
Je restais abasourdi, les yeux écarquillés d’horreur. J’avais été surpris par un Mage en train d’épier une discussion entre adulte à laquelle je n’avais pas été invité. C’était une faute grave, et je ne comprenais pas comment je n’avais pas pu y penser plus tôt. Qu’allait-il se passer maintenant…j’avais peur de la réaction du Mage mais, celui-ci pris juste la peine de m’éviter pour s’avancer et sortir de la maison. S’éloignant un peu, il se retourna alors et s’arrêta, me regardant dans les yeux à nouveau :
« -Eh bien mon garçon, tu viens ? »
J’aurai voulu me retourner, voir mes parents, et leur demander ce qu’il de passait. Ils m’auraient sûrement réconfortés en me disant que tout allait bien, que ce n’était rien de bien important, mais, pourtant, je n’en fis rien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je me levais, le plus naturellement du monde, puis commençai à marcher en direction du Mage. Arrivé à sa hauteur, son regard passa de mes yeux à ceux de mes parents, et je pus enfin tourner la tête et tendre la main dans un signe d’adieu. Tout me semblait naturel pourtant, je n’avais aucune idée de ce qui se passait, mais cela m’importait peu en ce moment. Avec un petit pincement au cœur, je fis au revoir à mes chers parents, tout deux debout sur le pallier, tristes, ma mère encore en larmes, puis me retournai et rejoignis le Mage qui avait commencé à s’éloigner. Une seule question me vint aux lèvres :
« -Où allons-nous ? »
Il tourna vers moi un regard à la fois amusé et grave, puis répondit :
« -Dans un haut lieu mon garçon…dans un lieu secret…dans un lieu incroyable mon garçon…nous allons vers ton Passage… »
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MessageSujet: Re: Arclanion   Arclanion EmptyDim 8 Jan - 2:59

********************

CHAPITRE SECOND

Il est dit dans les écrits
Que le passage est un pont
Que les amis changeront
Qu’alors tout est fini
de la première vie.

Je me souviens d’une longue marche. De nombreuses heures passées sur les chemins poussiéreux.

Je me souviens de Laendar, marchant sans fatigue, à un rythme toujours égal.
C’était une impression étrange. Je marchais, car bien que je n’en ressentis pas l’impression, je savais que j’avançais à la vue des changements opérés dans le paysage. Mais je ne le voyais que par intermittence, fermant les yeux puis les rouvrant un moment après.

La plupart du temps, j’étais plongé dans une sorte de torpeur, comme un demi-sommeil. J’avais l’esprit embrumé, les yeux humides, et la sensation de ne pas contrôler mon corps que je ne sentais d’ailleurs plus. Pourtant je ne m’en inquiétais pas.

De temps en temps, j’ouvrais un œil, reprenais un instant légèrement conscience, en profitais pour observer le décor changeant autour de moi. Je me risquais même parfois à poser une question au Mage. Mais, où celui-ci ne me répondait pas, ou bien je replongeais immédiatement dans le vide, oubliant d’écouter sa réponse.


Je n’avais aucune notion du temps et oubliais qu’il existait un temps. J’avais chaud, toujours chaud. Je ne savais plus si je dormais éveillé, si je marchais en dormant, ou bien tout simplement si je ne dormais plus, ou tout le temps …



«- …Laendar… ?
- oui ?
- …où sommes-nous… ?



« - …Laendar… ?
- oui ?
- …et mon passage ? …et la fête ? …et mes parents… ?



- Arclanion ?
- …o…o…oui… ?
- nous sommes arrivés …
J’ouvris les yeux en grand. L’instant qui suivit, je fus pris de vertiges et faillis à deux reprises me retrouver par terre. Je me raccrochai à un arbre, mais celui-ci ne faisait que bouger. Je ne distinguais plus le sol du ciel et l’herbe du feuillage des arbres. J’avais des haut-le-cœur et il me sembla vomir même si je n’en suis plus très sûr. Je sentis deux bras puissants me prendre par les épaules et me déposer sur ce qui semblait être une couchette. J’en déduisis que je me trouvais allongé même si j’aurai très bien pu être assis ou debout, l’impression ne m’aurait pas parut différente. On me mit de l’eau dans la bouche et elle me sembla parfumée … peut-être une plante mélangée… Puis ce fût le noir…


Un oiseau chanta et une odeur de viande cuite me vint jusqu’aux narines. La lumière que j’avais presque oubliée heurta violemment mes paupières et me fit cligner des yeux. Je voulus lever une main pour m’en protéger mais elle me parut si lourde que je préférai abandonner. Je replongeai dans le sommeil.

Une voix nasillarde.
« - Il faudrait quand même penser à arrêter de dormir flemmard. C’est bien beau de s’la couler douce comme ça mais faut pas qu’ça dure trop longtemps.
- Laisse-le tranquille Twyn ! Il a sûrement encore besoin de plus repos. »
Le vide…

Je sursautai. Une grande quantité d’eau glacée venait de me gifler le visage. J’ouvris les yeux, paniqué, crachant de l’eau par la bouche et le nez. Je me redressai brutalement. Un vertige violent me fit atterrir le nez contre le plancher de bois. Encore empêtré dans ma couverture, la panique m’envahit à nouveau et un cri sortit de ma bouche. J’essayai tant bien que mal de me remettre debout mais mes jambes flanchèrent et je m’écroulai, quand deux mains me soutinrent par dessous les bras et me maintinrent debout, ou plutôt à genoux. Je ressentais à nouveau mes membres. Puis me vint à l’oreille un rire aigu qui m’irrita et me fit dresser la tête. Je cherchai du regard la provenance de ce son et quand mon regard se braqua sur un petite créature inconnue, d’aspect irréel, j’écarquillai les yeux, mi-surpris, mi-terrorisé. Me rappelant que deux mains me soutenaient toujours, je tentai de me remettre sur pieds et cette fois, j’y arrivai. Reprenant doucement conscience du monde qui m’entourait, je me retournai sur moi-même, et vit un adulte, d’environ 20 années solaires qui me tendait la main, d’un air ravi, marqué par un immense sourire qui lui partageait la figure en deux. Il avait bien deux têtes de plus que moi, et était vêtu d’un costume pour le moins étrange : Un pantalon large et souple, de couleur verte, retenu par une ceinture en cuir, lui retombait sur des bottes courtes et foncées, tandis qu’un haut simple brun lui recouvrait le buste jusqu’aux coudes. Il portait des gants de cuir attachés à son poignet par des lanières tressées.
Il me lança d’un air jovial :
« - Re-bienvenue parmi nous, gamin ! Je m’appelle Tholryn, je suis enchanté de faire ta connaissance »
Je bafouillai quelques remerciements en lui tendant une main peu assurée qu’il broya entre ses longs doigts solidement charpentés. Puis il posa sa main sur mon épaule et m’invita à me retourner, me présentant l’être que j’avais aperçu tout à l’heure. Maintenant que j’étais bien remis de ma torpeur, je pus le voir clairement. Il ne mesurait pas plus d’un mètre de haut et portait un chapeau, une veste blanche, et un pantalon de coton sombre et solide. Mais le plus étrange chez ce personnage était sa figure : elle était constituée de petits et larges yeux plissés et rieurs, ainsi que d’un nez plus long que la normale. Son front était minuscule et aplati, recouvert par des mèches de cheveux noirs s’échappant de son chapeau.
« - Je pense que tu connais déjà notre ami Twyn, celui-là même grâce à qui tu te retrouves trempé des pieds à la tête. »
Le petit être me fit une révérence ironique et partit aussi sec sans me lancer un regard de plus. Tholryn dû voir mon expression abasourdie car il me lança sur un ton condescendant :
« - Tu verras on s’y habitue … on met du temps mais on s’y habitue. Viens par ici que je te trouves des habits secs.»
Je le remerciai de son attention tout en le suivant dans une autre pièce. Chose que je n’avais pas remarquée précédemment, il avait les oreilles longues et se terminant en pointe. Je fus désappointé par ce trait physique caractéristique d’une race que les maîtres-druides appelaient les « elfes ». Bien sûr, il ne me vint pas à l’esprit que Tholryn en était un, ce n’était absolument pas possible, puisque les elfes ne vivaient que dans les grandes forêts De l’Est du Monde. On en rencontrait bien sûr ailleurs, mais cela était chose tellement rare qu’on ne les reconnaissait pas alors et on ne les prenait pas pour tels. Les elfes étaient un peuple de magie et de secrets. Bien qu’ils ne fussent pas considérés comme des étrangers dans les cités du Monde, on n’était pas habitués à avoir beaucoup de rapports directs avec eux. En revanche, on raconte que certaines personnes étaient tellement passionnées par leur histoire, qu’ils allaient vivre dans les Grandes forêts de l’Est. Mais je n’avais aucune connaissance supplémentaire sur eux. Tholryn me fit entrer dans une pièce voisine, entièrement constituée de bois et, comme la précédente, entièrement dépourvu de décoration. Ici, les seuls objets présents étaient un lit, une table basse, et un grand coffre, duquel Tholryn sortit une tenue pratiquement identique à la sienne. Il me la tendit en disant :
« - J’espère qu’elle te conviendra car nous n’avons que ça ici. Plus tard, nous irons sans doute t’en trouver une autres en ville.
- En ville ? répétais-je, incrédule. »
Il parut surpris, puis, semblant se souvenir de quelque chose, reprit figure normale.
« - Tu verras ça par toi-même plus tard »
Je décidai de ne pas insister même si des dizaines de questions menaçaient de s’échapper de ma bouche sans mon autorisation. Je n’avais bien sûr jamais été dans une ville. La plus proche de notre village se trouvait à quinze jours de marche, et nous avions largement assez de boutiques au village sans avoir besoin d’aller nous fournir ailleurs. Une vague d’excitation me parcourut. Allais-je pouvoir aller en ville ? Et puis qu’avait-il dit ? Me trouver des vêtements ? Jamais je n’avais à proprement parlé « choisis » des vêtements. Je renflouai mes sentiments au fond de moi-même et entrepris de me changer. Après quoi, je rejoignis Tholryn dans la pièce précédente. Je m’aperçus qu’elle devait servir de cuisine car il y avait une table de taille moyenne, une cheminée et un meuble contenant des coupelles et des gobelets de bois. Je vis aussi la couchette dans laquelle j’avais dormi. Elle était maintenant correctement rangée, et je soupçonnais Tholryn d’en être le responsable. Puis mon regard se détourna et vint trouver la seule fenêtre que possédait la pièce. Elle donnait sur un extérieur herbeux, et je pus distinguer plusieurs arbres semblant marquer le début d’une forêt.
« - Nous sommes dans une clairière, minus, la clairière de Laendar. »
Le temps que je me retourne, l’auteur de la réplique avait disparu. Je ne doutai pas un seul instant qu’il s’agissait de Twyn, et le regard amusé de Tholryn me le confirma. Ce dernier me lança :
« - Laendar ne devrait pas tarder à rentrer. Il voulait que tu te retrouves seul avec nous pour ton réveil. Et ne me demandes pas pourquoi, ajouta t-il, ses yeux se plissant dans un sourire complice. »

Et alors, seulement alors, je pris conscience d’une chose : où étais-je ? Comment une question aussi évidente et essentielle avait pu ne pas m’effleurer l’esprit avant ? Je me trouvais dans un lieu inconnu, avec des personnes inconnues, pour je ne sais quelle raison, il me semblait avoir dormi pendant plusieurs années, sans jamais m’arrêter de marcher, sans avoir aucune idée d’où j’allais, et je me rendais compte de tout cela seulement maintenant ! C’était complètement insensé !
« - Non c’est tout à fait normal mon garçon. Ce sont les effets secondaires de ce qui vient de t’arriver. »
Alors que Thorlyn lançait un joyeux « Bonjour Maître Laendar », je me retournai d’un bloc vers le Mage qui venait d’entrer par la porte de bois. Une question avant tout me démangeait, avant même de le saluer, avant même de penser à autre chose :
« - Mais, maître Laendar (le titre de maître m’était venu tout naturellement), que vient-il de m’arriver ? Répondez-moi je vous en prie, je dois savoir. Je suis complètement perdu et…
- Ce qui vient de t’arriver mon garçon ? Eh bien ! Rien d’anormal : Tu viens de subir le rite. »
Puis, devant mon regard d’incompréhension totale, il ajouta, amusé :
« - Ca y est, Arclanion, ton Passage est terminé .»


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