LES ALIENS
Me croirez-vous si je vous dis
Que ce matin de mon lit
J’aperçus sans le vouloir
Un alien et ses grands yeux noirs
Et puis qu’en ouvrant la fenêtre
Je m’suis retrouvé tête à tête
Avec un de leurs émissaires
Poilu, puant, polluant l’air
Parce que le pire chez eux
N’est pas leur ptit air orgueilleux
Mais bien ces machines démentes
Qu’ils appellent soucoupes roulantes
Alors j’suis rentré aussitôt
J’en ai marre de voir leur marmots
S’arracher ces choses gluantes
Qu’ils enfournent dans leur bouch’ béante
Non bien sûr, me direz-vous
Il rêvait, penserez-vous
Mais puisque j’vous dis bon sang
Qu’ils me narguent à tout bout’d’champ!
Alors je vais vous le montrer
Alors je vais vous le prouver
Venez avec moi dans la rue
Que je vous montre leurs nez crochus
Ils marchent comme des canards
Le dos courbé sans le vouloir
Et quand ils regardent pas le sol
Pieds dans la crotte ça c’est pas d’bol
Ils crachent comme des bébés
Sauf qu’le bavoir c’est la chaussée
Et quand on leur fait la remarque
Ils montrent leur doigt, ça les « démarque »
Les mains dans les poches sifflotant
Ils yeutent les filles à tout bout d’champ
Ils se gênent pas, pourquoi le faire
Elles font tout pour, c’est volontaire
Et maintenant qu’j’vous ai dit ça
Me dites pas qu’ça vous vas pas
Ou si y a encore un problème
Je suis prêt à y mettre un terme
Mais jusque là, me direz-vous
J’vous ai rien montrer de spécial
A m’entendre, me direz-vous
On penserait à un animal
D’accord, d’accord, je vous répond
J’vais la refaire ma description
Je vais vous dire d’autres détails
Qui eux ne seront pas banals
Ils se baladent avec des pics
Se les enfonce jusqu’au coeur
Z’ont rien trouvé d’plus prolifique
Ne me dites pas qu’ça fait pas peur
Pui’ils sont venus avec leurs canons
Nous chercher dans notre canton
On avait rien demandé de pire
Que de s’retrouver dans leurs griffes
Ensuite ils prennent des décisions
Parlant entre eux dans leurs jargons
Mettant en jeu une nation
Mais aussi sa population
Eux ils s’en foutent ils sont tranquilles
Dans leurs bureaux sur une p’tite île
Protégés par des militaires
Qui ont rien trouvé d’mieux à faire
S’il manque encore des arguments
Je trouve vraiment ça navrant
Mais je consens parce que c’est vous
À vous expliquer jusqu’au bout
On a l’impression, m’direz-vous
Qu’on commence à y voir plus clair
Continue juste, me direz-vous
P’t’être qu’on comprend tout de travers
Je me sens tout à coup content
Que vous me dites cela franchement
Imaginez un peu ma tête
Si vous pensiez à des sornettes
Je vais continuer ma chanson
Jusqu’à ce que la solution
Devienne tel’ment évidente
Qu’elle vous apparaisse charmante
Quand je discute avec l’un deux
Et que je parle de trucs sérieux
J’ai l’impression que cet idiot
Pense que tout ça est rigolo
Quand je regarde la télé
Et que j’vois tout ces bien-peignés
S’intéresser à des dauphin
Alors que des gens meurent de faim
Ensuite ils parlent de biscottes
De dentifrice et de compotes
C’est sûr vaut mieux donner son blé
A eux qu’à des handicapés
Je crois qu’on parle pas l’même langage
C’est pas possible qu’une même image
Pour l’un apparaisse joviale
Pour l’autre lui soit infernale
C’en est pas possible autrement
Ils sont extra-terrestres, sûrement
J’veux pas appart’nir à c’t’espèce
Qui saccage tout sans laisser d’restes
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Et si là vous comprenez pas
Moi j’y peux rien, vous êtes cas
Ils faut que j’vous fasse un dessin?
Oui bien sûr je parle des humains!
Théo